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Le soir venu, après souper, les domestiques, les garçons d’écurie et les charretiers allèrent se coucher, comme d’ordinaire, et Goulven monta encore sur son grenier, avec son Coq, après leur avoir dit qu’ils n’eussent à s’inquiéter de rien et qu’il se chargeait de ramener encore le jour, à son heure.

Vers les trois heures du matin, le seigneur, qui ne s’était pas couché, vint aussi à l’écurie, pour voir et entendre par lui-même comment les choses se passaient. Le Coq chanta, une première fois, sur le grenier.

— Qu’est-ce que cela ? demanda le seigneur.

— C’est mon camarade qui part pour chercher le jour, répondit Goulven ; ne vous dérangez pas et attendez tranquillement ; il ne tardera pas à revenir.

A quatre heures, le Coq chanta de nouveau.

— Pourquoi le Coq a-t-il chanté ? demanda encore le seigneur.

— C’est qu’il vient d’arriver, nous ramenant le jour, répondit Goulven ; ouvrez la porte et sortez, et vous verrez.

Le seigneur sortit de l’écurie et vit que le jour était en effet venu, tout rose et tout joyeux (on était au mois de mai), sans que ses chevaux et sa charrette bien ferrée fussent allés le chercher. Il était émerveillé et n’en revenait pas