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— Demain prochain.

Et, en effet, les noces eurent lieu, dès le lendemain, des noces magnifiques.

Les frères de Tugdual, qui étaient en prison, furent mis en liberté et lui servirent de garçons d’honneur.

Comme le cortège se rendait à l’église, en grande cérémonie et musique eu tête, on vit dans le porche une petite vieille, que personne ne connaissait, et qui avait à la main une baguette blanche. Elle s’approcha du nouveau marié, toucha sa bosse, du bout de sa baguette, et la bosse disparut aussitôt, et Tugdual devint un beau jeune homme, aussi droit et aussi bien tourné qu’on peut l’être.

Les fêtes, les danses et les festins durèrent quinze jours entiers.

Et le Prince-Bleu, que devint-il ?

Le malheureux prince était resté empalé, sur la lande, et les bruits des fêtes et des jeux, et l’odeur des festins, arrivant jusqu’à lui, augmentaient son supplice, et il mourut là, tristement et misérablement.


Conté par Guillaume Garandel, du
Vieux-Marché (Côtes-du-Nord). — Décembre 1870.