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les aider à descendre, et les conduisit dans le palais. Les deux princes aînés et leurs princesses allèrent se cacher, de honte et de dépit.

Cependant il leur fallut assister à un grand festin que fit préparer le roi, et auquel il invita toute la cour et les grands du royaume.

Pendant le repas, la belle princesse d’Alain mettait dans son tablier un morceau de tous les plats que l’on servait ; ce que voyant les princesses de ses frères, elles voulurent l’imiter. Quand on se leva de table, elle dit qu’elle voulait faire son petit cadeau à tous les convives, et même aux domestiques. Et plongeant sa main droite dans son tablier que, de sa gauche, elle tenait relevé sur sa poitrine, elle en retirait à chaque fois des bagues d’or, des perles, des diamants, des fleurs, et les distribuait libéralement, à l’étonnement et à la grande satisfaction de chacun.

Les deux autres princesses voulurent l’imiter encore en cela. Mais, hélas ! au lieu de bagues d’or, de perles, de diamants et de belles fleurs parfumées, elles ne retiraient de leurs tabliers que ce qu’elles y avaient mis, c’est-à-dire de la viande, des saucisses, des boudins et autres mangeailles semblables. Leurs belles robes étaient toutes souillées par la graisse et les sauces qui en découlaient. Accueillies par des éclats de rire universels, les