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— J’ai encore une boîte, comme l’autre fois, répondit Alain, en tirant sa boîte de sa poche.

— Et c’est là-dedans qu’est ton beau cheval, sans doute ?

— Peut-être bien.

— Ouvre donc, que nous voyions ta souris. Alain mit sa boîte entre ses jambes, l’ouvrit, et aussitôt il se trouva en selle sur un cheval superbe, avec une bride d’or en tête, fougueux et ardent, et faisant jaillir des étincelles de ses quatre pieds, de ses naseaux et de ses yeux.

— C’est encore Alain qui l’emporte ! s’écria le vieux roi, saisi d’étonnement. Et sa victoire était, en effet, si éclatante, que ses frères ne songèrent pas à la contester. Mais, ils s’écrièrent avec dépit :

— À la troisième épreuve ! Quelle sera-t-elle, père ?

— Eh bien ! dit le roi, à qui m’amènera, à présent, la plus belle princesse.

Et les trois frères de se remettre en route, sur-le-champ. Les deux aînés se rendirent encore auprès de leurs maîtresses, et Alain retourna auprès de sa mystérieuse protectrice de la grande lande.

— Bonjour, jeune fils du roi, lui dit-elle, en le voyant revenir : votre père vous a dit que sa couronne sera à celui de ses trois fils qui lui amènera la plus belle princesse.