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regret de n’avoir pu les suivre dans la capitale de cette Normandie qu’il ne connaissait pas encore, mais que tant de souvenirs heureux, puis tant de douleurs, devaient un jour lui rendre si chère. Et ces vers des Feuilles d’Automne nous revenaient à l’esprit dimanche 27 mai 1900, lorsque, en compagnie d’autres artistes, d’autres lettrés, non moins fervents que ceux d’alors, nous arrivions, pour célébrer Guy de Maupassant, dans l’illustre cité de Corneille.

« À la gare nous attendaient le président du Comité, Gaston Lebreton, membre correspondant de l’Institut, et le vice-président, Henri Allais, mon ami d’enfance, un éminent avocat doublé d’un exquis écrivain.

« Il y avait là les auteurs du monument : le sculpteur Verlet, l’architecte Bernier, le ferronnier Merrov, un émule rouennais du vieux Jean Lamour de Nancy ; puis deux autres Rouennais : le maestro Charles Lenepveu et le tragédien Albert Lambert ; puis Henry Fouquier, délégué de la Société des gens de lettres, Pol Neveux, chef de Cabinet du Ministre de l’Instruction publique et délégué du Ministre des beaux-arts, Catulle Mendès, Émile Pouvillon, Léo Claretie, Jules Huret, Jacques Normand, le collaborateur de Maupassant pour cette Musotte qui fit verser tant de larmes au Gymnase ; Mlle Moreno, qui dira délicieusement des vers ; dix autres encore parmi lesquels ces deux maîtres de l’histoire et de la poésie : Albert Sorel et José-Maria de Heredia.

« Si ces deux académiciens ne pouvaient représenter officiellement, en ce jour, l’Académie Française, dont Maupassant n’était point, on peut dire qu’ils