Page:Lumbroso - Souvenirs sur Maupassant, 1905.djvu/82

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

elle n’a pas grand intérêt pour le sujet qui vous occupe, encore qu’elle me soit précieuse par l’appréciation qu’elle exprime sur « La Jeunesse Pensive »[1].

Quand et comment, beaucoup plus tard, nous nous sommes rencontrés, vous l’apprendrez, très exactement, par l’article ci-joint, que je viens de faire venir pour le relire, le vérifier et vous l’envoyer.

J’y fais remonter cette rencontre à 1892 ; mais si la lettre dont vous me parlez et où Maupassant me nomme, est de 1891, c’est moi qui me serai trompé : pourtant, il me semble bien que ce séjour à Champel-Genève n’est que de 1892.

Il y fut amené comme je le raconte dans les Annales[2]. Il arrivait alors de Divonne, une autre sta-

  1. La Jeunesse Pensive, poésies, avec une préface de Sully-Prudhomme (1 vol. in-18, 3e éd., Paris, Lemerre, 1893). M. Dorchain a publié depuis une comédie en quatre actes en vers (Conte d’Avril, 3e éd., Paris, Lemerre, 1895) et un nouveau volume de poésies : Vers la lumière (1894). J’emprunte à M. Gaston Deschamps (La vie et les livres, 2e série, 1895, p. 321) ce jugement tout à fait impartial :

    «M. Dorchain... donna au public son premier recueil de vers, La jeunesse pensive, en un temps où l’enclume et la forge du naturalisme faisaient un tapage d’enfer... M. Dorchain est un poète... Il a fait son choix dans la vie et dans l’art. Il est idéaliste et ne craint pas de s’exposer, par sa naïveté sentimentale, aux risées de ceux qui confondent la vulgarité avec le bon sens. Il aura l’approbation, l’applaudissement, et, ce qui vaut mieux, la sympathie de tous ceux qui croient qu’une société, même démocratique, ne peut pas vivre sans idéal ».

  2. Les Annales politiques et littéraires, XVIIIe année, 1er semestre, N. 884.