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Au Soleil, La Mer, Alger, Oran, Bou-Amama, Province d’Alger, la Kabylie, Bougie, Constantine.

Fragments : Aux Eaux, En Bretagne, Le Creusot.

Ce volume a été imprimé à Corbeil chez B. Renaudet.

Le début d’Au Soleil est d’un pessimisme qui rappelle celui de Schopenhauer et de Hartmann, et quelques passages de Leopardi : « La vie si courte, si longue, devient parfois insupportable. Elle se déroule, toujours pareille, avec la mort au bout. On ne peut ni l’arrêter, ni la changer, ni la comprendre. Et souvent une révolte indignée vous saisit devant l’impuissance de notre effort. Quoi que nous fassions, nous mourrons ! Quoi que nous croyions, quoique nous pensions, quoi que nous tentions, nous mourrons. Et il semble qu’on va mourir demain sans rien connaître encore, bien que dégoûté de tout ce qu’on connaît. Alors on se sent écrasé sous le sentiment de l’éternelle misère de tout, de l’impuissance humaine et de la monotonie des actions »...

L’écrivain nous donne la date exacte de son départ (p. 5) : « Je quittai Paris le 6 juillet 1881 ». Après avoir décrit la traversée de Marseille à Alger (p. 7-11), il nous raconte ses impressions de voyage en Algérie (p. 12 et suivantes), La Province d’Oran est un des meilleurs chapitres du livre (p. 19-38) ; après cela il nous parle de Bou-Amama (p. 39-53), « cet insaisissable farceur qui, après avoir affolé notre armée d’Afrique, a disparu si complètement qu’on commence à supposer qu’il n’a jamais existé ». Il faut comparer ces pages avec les si vivants Mémoi-