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Discours de M. Cartier, Maire de Rouen.

Il reste au Maire de Rouen à prendre acte de la remise du monument. Il le fait en remerciant et en félicitant le président et les membres du Comité, en adressant aussi le salut de la ville à ses hôtes illustres, aux amis et admirateurs de Maupassant, enfin aux auteurs du monument.

Tournant ses regards vers l’avenir, M. Cartier se demande « si la famille littéraire de la Normandie est éteinte, si ce n’est pas le chant du cygne que son dernier rejeton nous a fait entendre ? » Il a, au contraire, l’invincible espérance que « de ce même sol que l’effort exalte sans l’épuiser, une lignée surgira, qui sera digne de son ascendance ».

« Et c’est ici peut-être, Messieurs, (dit-il en ter- minant), non loin de la statue et du Lycée dédiés à Corneille, proche de la tour où Jeanne Darc eut la vision première de son dernier supplice, en face de ce Musée où l’art, sous toutes ses formes, peut se réclamer de maîtres éminents, à côté de ces monuments élevés par la piété littéraire à Maupassant, à Flaubert, à Bouilhet, dans ce jardin Solférino, enfin, dont le nom triomphal, gage de nos patriotiques espérances, fait vibrer dans tous les cœurs l’amour de notre vaillante armée, oui. Messieurs, c’est ici sans doute que nos arrière-neveux viendront à leur tour tresser des couronnes et chanter des hymnes aux gloires de leurs générations.

« Pour les fils de Normandie que tenterait l’élyséen plaisir de voisiner avec des ombres si fameuses,