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des soldats morts pour la patrie ; depuis, il a été plusieurs fois exécuté dans la ville ; il produit cette fois encore grand effet sur la foule qui applaudit chaleureusement les dernières strophes qu’accompagnaient, on s’en souvient, quelques mesures de la Marseillaise.

Le silence se fait peu à peu et M. Gaston Le Breton s’avance au bord de la tribune.

Discours de M. Gaston Le Breton.

Le Président du Comité va, au nom de celui-ci, remettre le nouveau monument à la ville de Rouen.

Mais, avant tout, en quelques phrases dites avec ampleur, d’une voix qui porte au loin, M. Gaston Le Breton salue courtoisement le délégué du Ministre de l’Instruction publique et des beaux-arts, et les représentants illustres de la littérature et de la presse françaises venus pour honorer la mémoire de Maupassant. Il rappelle la belle fête donnée l’année dernière, au Théâtre-des-Arts, pour préparer celle-ci, les hommes éminents qui y prêtèrent leur précieux concours, M. Albert Sorel et M. Gustave Larroumet, avec les premiers artistes de la Comédie-Française, aux côtés desquels était la gracieuse Mlle Moreno, qui va dire tout à l’heure des vers de Maupassant.

Avec infiniment de tact, il dit combien aujourd’hui le Comité est redevable pour leur présence : à M. de Heredia, de l’Académie Française, l’exquis poète « dont les sonnets si célèbres semblent ciselés dans l’or le plus pur, comme une garde d’épée de