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ni par qui que ce soit, et que moi seul - c’est la Comtesse qui parle - je pourrais faire, et que je n’ai pas faite dans Chérie »...

Mardi 9 décembre 1891 : « Maupassant serait attaqué de la folie des grandeurs, il croirait qu’il a été nommé Comte, et exigerait qu’on l’appelât Monsieur le Comte.

« Popelin, prévenu qu’il y avait un commencement de bégayement chez Maupassant, ne remarquait pas, cet été, ce bégayement chez le romancier, à Saint-Gratien [le château où demeurait S. A. I. la Psse Mathilde], mais était frappé du grossissement invraisemblable de ses récits. En effet, Maupassant parlait d’une visite faite par lui à l’amiral Duperré, sur l’escadre de la Méditerranée, et d’un nombre de coups de canon à mélénite, tirés en son nom et pour son plaisir, coups de canon allant à des centaines de mille francs, si bien que Popelin ne pouvait s’empêcher de lui faire remarquer l’énormité de la somme. L’extraordinaire de ce récit, c’est que Duperré, à quelque temps de là, disait à Popelin qu’il n’avait pas vu Maupassant ».

Journal des Goncourt, t. IX, 1892-95.

Jeudi 7 janvier 1892 : « Chez Maupassant, ne dit-on pas, qu’il n’y avait qu’un seul livre sur la table du salon : le Gotha ? C’était un symptôme du commencement de la folie des grandeurs ! »

Samedi 9 janvier : « Maupassant est un très remarquable novelliere, un très charmant conteur de nouvelles, mais un styliste, un grand écrivain, non, non ! »