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    taines maladies « spécifiques » qu’il ne faut pas négliger, mais au contraire soigner attentivement. Si l’on a eu le malheur de les gagner, on ne doit pas désespérer et se regarder comme perdu. Le mal est curable...

    « En 1845, il s’était formé à Paris le Club des Haschidins, fréquenté par des littérateurs à la recherche des hallucinations. M. le docteur M. de Fleury, qui a personnellement connu Guy de Maupassant, nous apprend que ce romancier s’était livré longtemps à l’abus des excitants artificiels de la pensée, alors que plus que tout autre il aurait dû s’en abstenir, ayant plusieurs aliénés parmi ses ascendants (Introduction à la médecine de l’esprit, p. 138, Paris, F. Alcan). Le docteur l’ayant félicité du talent avec lequel il avait décrit la jalousie dans son roman Pierre et Jean, l’écrivain lui répondit qu’il n’en avait pas écrit une ligne sans s’enivrer avec de l’éther. Maupassant a utilisé ses hallucinations de l’ouïe dans Sur l’eau, et ses hallucinations de la vue dans Horla » (Louis Proal, Le crime et le suicide passionnels, Paris, Alcan, 1900, p. 396). Mon ami l’aliéniste Jacoli me dit que M. A. G. Bianchi s’est livré à une étude médicale sur le génie et sur la mort de Maupassant, en demandant l’avis de tous les aliénistes italiens, depuis Morselli jusqu’au dernier de ses adversaires. Nous reviendrons sur la brochure de M. Bianchi, qui est introuvable, mais dont mon cher ancien professeur Della Giovanna a pu me prêter un exemplaire.