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elle a été vendue comme bien national à quelqu’un dont j’oublie le nom, et dont les héritiers louèrent la villa depuis 1848 jusqu’en 1872 au docteur Blanche, le célèbre aliéniste. En 1872 son successeur, le docteur Meuriot, acheta pour deux millions le tout, dont récemment les spéculateurs de l’Exposition Universelle de 1900 lui ont inutilement offert trois millions !...

L’ancienne grille du parc de la Princesse de Lamballe[1] qui conduisait directement du dehors à l’entrée du château - le perron en est très beau - est maintenant abolie. C’est par là qu’a dû passer bien des fois Marie Antoinette quand elle venait voir celle qui fut malheureusement pour la femme de Louis XVI l’amie du cœur, et dont la légèreté est si bien décrite par un ami de l’Italie, M. P. de Nolhac, le conservateur du château de Versailles, dans ses livres sur la Dauphine et sur la Reine de France.

Le château était habité en 1900 par le docteur Meuriot[2], par ses filles et par son fils, docteur en

    ainsi parce que c’était l’ancien palais du Duc de la Force) à travers Paris, puis on l’a ramenée au Temple, où l’on a montré par la fenêtre à son infortunée royale amie, sa tête coupée et plantée sur une pique. Voir Lenôtre, La captivité et la mort de Marie-Antoinette, Paris, Perrin, Librairie Académique, in-8o (Mémoires de témoins oculaires).

  1. Au salon qui donne sur le parc, et où l’on dit pour les fous la messe le dimanche (c’est le chanoine Paoli, un corse, un descendant de Pasquale Paoli, qui la dit avec un très pur accent latin), mademoiselle Barbot montre aux visiteurs l’ « espagnolette historique» dont la Princesse de Lamballe se servait pour ouvrir la croisée.
  2. Mort le 1er mai 1901.