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physiologiques, et se révèle par des sensations particulières, individuelles ; - au point de vue objectif, elle laisse des traces appréciables en rapport avec l’activité du mouvement de désassimilation qui la constitue, selon la technique de Revilliod.

« Suivez la filière symptomatologique : un exercice modéré provoque une sensation salutaire ; - la première sensation de fatigue donne lieu à un trouble d’abord purement dynamique ; - ce trouble s’accompagnera d’une altération du sang, si l’action fatigante se prolonge intense et durable : - les tissus eux-mêmes de l’organisme vont s’altérer si l’élément fatigué est toujours en action.

« En d’autres termes, un muscle exercé dans la mesure physiologique prend de la force, - un muscle fatigué perd de ses éléments nerveux en acquérant du développement contre nature ; - un muscle épuisé, surmené, dégénère et disparaît.

« Et n’allez pas croire que toujours le sommeil sera réparateur chez l’homme éreinté, surmené. Non, pas toujours : témoin les angoisses, les sentiments de lassitude souvent plus prononcés que pendant la veille. Le corps n’est plus seul endolori : pensée, mémoire, parole faiblissent ; la voix s’éteint. Nous ne sommes plus éloignés du sommeil... éternel !!!

« Le symptôme « fatigue » n’est pas à signaler seulement chez les marcheurs, chez les portefaix, non pas seulement, en un mot, chez ceux qui dépensent en excès de leurs forces vitales, - matérielles. - L’exercice musculaire n’est pas toujours en jeu dans la présence du phénomène en question, je le répète sous une autre forme, afin d’être bien ou