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dain et inouï ! Il entend bourdonner, dans les entrailles corrompues et dans les vastes flancs des taureaux, un essaim d’abeilles ; il les voit percer toutes frémissantes des cavités impures qui les retiennent, se répandre en nuage immense, aller s’abattre sur un arbre, et y rester suspendues comme la grappe au cep d’où elle retombe.


Ainsi ma muse chantait les champs, les troupeaux (4, 560) et les arbres, pendant que César, grand dans la guerre, foudroyait l’Euphrate épouvanté, donnait des lois aux nations gagnées à son empire, et se frayait la route vers les célestes demeures de l’Olympe. Alors la douce Parthénope me nourrissait dans son sein, moi Virgile ; oisif et obscur, j’y jouissais de mes chères études. C’est moi qui, dans ma jeune audace, ai chanté les jeux des bergers, moi qui t’ai peint, ô Tityre, couché sous l’épais feuillage d’un hêtre.