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que ses externes désiraient lui faire entendre ce qu’ils chantaient dans leur cercle intime. Le vénérable patron retourna auprès de la bande joyeuse et avec quel bon sourire paternel et heureux, écouta-t-il les couplets comiques sur « papa Charcot ». L’imagination brillante et enjouée d’un jeune élève s’y montrait dans toute sa verve humoristique et parfois très piquante.

À ses aptitudes merveilleuses pour les sciences, à l’élévation des sentiments, M. Charcot joignait de grandes dispositions pour les arts, nommément la peinture, la musique et les belles-lettres. Ses dispositions pour la peinture se manifestèrent dans ses dessins faits à l’école, et plus tard lorsqu’il illustra lui-même ses travaux. Les plus artistiques sont les esquisses faites au crayon et à l’aquarelle durant ses nombreux voyages. Dans ses moments libres, il s’amusait à copier les tableaux d’Albert Dürer, Léonard Limousin, etc. Quelques-unes de ces copies, ainsi que certaines de ses œuvres originales sur toile, porcelaine, faïence et émail, forment l’ornement de ses deux maisons, celle de Neuilly et celle du boulevard Saint-Germain où il habitait. Artiste dans l’âme, il était en même temps grand connaisseur en peinture. Il l’étudiait partout où l’occasion se présentait : aussi connaissait-il à merveille tous les principaux musées de l’Europe. Combien de fois n’est-il pas arrivé que chez des artistes ou des collectionneurs, la