Page:Lubimoff - Le Professeur Charcot, étude scientifique et biologique.djvu/46

Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 40 —

été ou se trouvaient internés dans un asile de fous.

« Plus il y a d’affection de famille et moins il y a de vérité pour le médecin, » remarquait-il alors.

Ses « Leçons du mardi » relatent d’une manière pittoresque les particularités distinctives de ses examens médicaux ; traduit dans presque toutes les langues civilisées, ce livre jouit d’une grande notoriété.

Dans l’analyse clinique du malade, M. Charcot possédait le don de saisir promptement dans la masse des symptômes présentés les plus caractéristiques pour en démontrer l’importance diagnostique ; en même temps il examinait le malade très promptement, quoique soigneusement, évitant de le fatiguer sans raison pour ne pas augmenter ainsi les symptômes morbides.

Avec les hystériques il montrait une patience étonnante, un sang-froid parfait, la possession de soi-même et l’intérêt le plus humanitaire. Il en voyait nécessairement beaucoup et souvent, et l’on sait si leurs monstruosités morales et psychiques sont de nature à troubler l’équilibre nécessaire à l’âme et à la raison de ceux qui ont affaire à eux.

Ses études sur l’hystérie, son chef-d’œuvre en neuropathologie, nous ont démontré les grandes variétés de cette maladie si répandue de nos jours. M. Charcot nous a appris à la reconnaître dans la première enfance comme dans l’âge le plus reculé ; il nous l’a fait apercevoir chez la femme du monde gâtée et moralement pervertie et chez les « grenadiers