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Ses cours exerçaient une influence toute de clarté et de raisonnement réfléchi sur ses auditeurs alors enthousiasmés par les brillants succès d’une autre école contemporaine à la tête de laquelle se trouve le vénérable coryphée de la science, M. Pasteur. Par l’énoncé admirable de son enseignement et le long défilé de ses observations, M. Charcot cherchait à les pénétrer de la nécessité absolue d’étudier les particularités de l’organisme humain qui sont héréditaires et qui, passant de génération en génération, produisent ces nombreuses maladies caractéristiques du système nerveux. « Le mal du sujet que nous examinons, disait-il, présente le cinquième et dernier acte d’un drame qui remonte à quelques générations. » Ou bien en parlant de la prédisposition héréditaire à telle maladie présentée par une famille, il disait que le malade indiqué jouait le rôle de l’acteur qu’on tue sur la scène, tandis que les autres acteurs du drame (ses parents) ne figurent pas devant le spectateur.

Ses cours avaient la même influence morale raisonnée sur les convictions de ceux de ses auditeurs qui se destinaient à la chirurgie. Par une suite d’exemples frappants et la déduction directe de ses nombreuses observations, il protestait contre la témérité aventureuse et si fréquente de la chirurgie moderne, qui enlève tant d’organes du corps humain, principalement chez les femmes, dans les affections nerveuses, et surtout contre l’ablation de la matrice et des ovaires —