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sous une forme si claire, si nette, si bien en rapport avec la vérité, que sa communication entrait immédiatement dans le domaine public de la science.

M. Charcot se distinguait encore par la largeur et l’envergure de ses investigations scientifiques. En s’assimilant un nouveau champ d’observation, il ne le faisait point entrer dans les cadres des anciennes théories routinières et c’est pourquoi toutes ses découvertes étaient toujours originales et personnelles. « La théorie, c’est bon, remarquait-il avec ironie, mais ça n’empêche pas d’exister à beaucoup d’autres choses qui n’entrent pas dans les théories préconçues. » Il ne se renfermait point en lui-même dans ses investigations, ne se posait aucune barrière ; il était attentif et s’intéressait à tout ce qui se produisait de nouveau autour de lui et dans les différents centres scientifiques. Cependant, il n’avait point cette crédulité qui aboutit à l’erreur, ni le scepticisme qui stérilise les recherches.

En pénétrant sur le terrain scientifico-médical de la Salpêtrière, il comprit de suite et estima à sa juste valeur l’importance qu’aurait pu avoir pour la science l’énorme amas de matériaux rassemblés dans ce vaste hôpital avec sa population de six mille individus. S’abandonnant avec toute la flamme et le zèle de son âme ardente à l’étude et à l’élaboration de ces données, il y passait ses journées dans le labeur et le travail