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La science bramine et bouddhiste s’appliquait toujours à apprendre à l’homme à se libérer de la douleur. La science juive (le Talmud) recherchait les moyens d’observer le pacte du peuple juif fait avec Dieu. La science véritablement chrétienne s’efforce de connaître la volonté divine et de l’appliquer dans la vie.

Il ne faut aucune préparation, aucune étude pour la. compréhension religieuse ; elle est donnée à tous, même aux êtres les plus bornés et les plus ignorants. Les connaissances étendues encombrent la conscience et empêchent de saisir le véritable sens de la vie ; on ne peut l’entrevoir qu’en renonçant « aux vanités du monde, en reconnaissant le néant matériel de l’homme et de la Vérité ».

Les moyens favorisant « la connaissance de cette vérité » se puisent, non pas dans les qualités actives de l’esprit, mais dans la vertu passive du cœur.

Ainsi la religion consiste dans les rapports de l’homme avec Dieu (ou avec l’Univers ; selon Tolstoï ces deux conceptions sont synonymes : Dieu est le principe du monde éternel, infini) ; la morale est l’indication des actes de l’homme, résultant de son rapport avec l’Univers.

La morale, comme la religion, se traduit par trois formes : deux païennes, une forme chrétienne. Dans les religions où le sens de la vie est le bien personnel de l’homme (l’épicurisme, le mahométisme, l’utilitarisme ) là morale est égoïste ; ainsi d’ailleurs que dans les religions où le sens de la vie est le bien collectif. La morale n’atteint son développement supérieur que dans les cultes dont le but est ce servir Dieu » ; tels