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Notre connaissance imaginaire des lois du bien et du mal, l’action qu’en vertu de ces lois nous prétendons exercer sur la jeune génération, n’est, la plupart du temps, que la résistance au développement d’une conscience nouvelle, que notre génération n’a point élaborée, mais qui s’élabore dans la jeune génération ; c’est, pour l’instruction, un obstacle, non un auxiliaire.

L’instruction marche dans sa voie, indépendante de l’école. Là où la vie est instructive, le peuple en général est instruit. Plus un peuple s’avance dans la voie de l’instruction générale, plus l’instruction se relire de l’école dans la vie, jusqu’à réduire à rien le contenu de l’école.

Le peuple a soif de l’instruction, et chacun y court d’instinct. Il faut toujours laisser au peuple, en matière d’instruction, toute sa liberté. Le seul critérium de la pédagogie ne doit être que la liberté.

Toute instruction sérieuse s’acquiert seulement par la vie, mais non par l’école.

La meilleure école pour former l’homme, c’est la Famille.


V

On a beaucoup reproché à Tolstoï d’être le destructeur de la famille et du mariage. Rien n’est plus téméraire.

Tolstoï dénonce les vices du mariage et de la famille modernes, mais il ne porte point, il ne veut guère porter un coup mortel à ces institutions