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action se manifeste : écoles, cours publics, musées, etc. La non-intervention de l’école dans l’éducation signifie qu’elle n’intervient point dans la formation des croyances, des convictions et du caractère de celui qui s’instruit. Cette non-intervention s’obtient en laissant à qui s’instruit l’absolue liberté de recevoir à sa guise tel ou tel enseignement qui répond à ses besoins et à ses désirs.

Les cours publics, les musées sont les meilleurs modèles des écoles qui n’interviennent point dans l’éducation.

L’enfant n’est jamais le même à la maison et à l’école. Tandis qu’à la maison c’est un être content de vivre, désireux d’apprendre, le sourire aux yeux et aux lèvres, qui cherche en tout l’instruction, qui exprime clairement ses idées dans sa langue ; à l’école il se transforme en un être accablé, comprimé, avec une expression de fatigue, d’épouvante et d’ennui, qui répète du bout des lèvres des mots étrangers dans une langue étrangère, — être dont l’âme, comme un escargot, se retire sous sa coquille. Il suffît d’observer ces deux états pour savoir lequel des deux est le plus propre au développement de l’enfant. Cet étrange état psychologique consiste en ceci, que toutes les facultés supérieures : imagination, génie créateur, dignité individuelle, cèdent la place à d’autres facultés semi-animales : prononcer les sons sans égard pour le sens, subir les mots sans permettre à l’imagination de les vérifier par des formes, en un mot, étouffer en soi toutes les hautes facultés pour n’y développer que l’hypocrisie, le mensonge, la stupidité.

En outre de ce mal négatif, — l’instinctif dégoût