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les pronoms personnels

povis decidigi ĝin troti. Votre jument est détestable, je n’ai jamais pu la décider à trotter. — Nature la infano estas ŝanĝema, ĝi volas jen tion ĉi, jen tion. Par nature, l’enfant est changeant ; il veut tantôt ceci, tantôt cela.

Ce pronom neutre et le possessif qui en dérive donnent à l’Esperanto et aux langues qui possèdent leurs équivalents une précision plus grande. Ils rendent impossibles, en effet, certaines amphibologies assez fréquentes dans les langues qui en sont privées, où il faut démêler péniblement si les pronoms il, le, elle, la, et les possessifs son, sa, ses, portent sur la personne, l’animal ou la chose figurant dans la même phrase ou dans la précédente.

Le pronom si est, comme en français le pronom soi, de tous les genres et de tous les nombres. Il peut donc logiquement représenter un ou plusieurs êtres, des mâles ou des femelles.

Exemples. — Li pensis en si mem ke... Il pensait en lui-même (en soi-même) que... — Ŝi portis sur si tre riĉajn juvelojn. Elle portait sur elle (soi) de très riches bijoux. — Ili aljuĝis al si la plej dikan parton el ĉiuj. Ils se sont attribué la plus grosse part de toutes.

Si, étant pronom réfléchi, renvoie l’idée au sujet du verbe de la proposition où il figure. Pour l’employer, il faut donc qu’il représente le sujet du verbe, ce qui n’arrive que si on peut tourner le, la, les, elle, lui, elles ou leur par soi.

Exemples. — Li kunportis kun si nutraĵon por dek tagoj. Il emportait avec lui (soi) de la nourriture pour dix jours. — Mia fratino ĉion faras por si, nenion por la aliaj. Ma sœur fait tout pour elle (soi), rien pour les autres.

Mais, dans ce dernier exemple, si elle, au lieu de représenter le sujet du verbe, représentait une autre