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emploi des modes

Exemples. — Pour courir. Por kuri. — Au lieu de boire. Anstataŭ trinki. — Avant de manger. Antaŭ ol manĝi.

Quant aux prépositions à et de, que tantôt nous mettons et tantôt ne mettons pas, en français, devant l’infinitif présent, on ne les traduit pas en Esperanto.

EXEMPLES. — Je veux apprendre à danser. Mi volas lerni danci. — J’aime à chanter. Mi amas kanti. — Il m’a forcé à ou de courir. Li devigis min kuri. — Nous irons nous promener. Ni iros promeni. — Allez vous coucher. Iru kuŝiĝi ou kuŝigi vin. — Venez travailler. Venu labori. — Il craint d’oublier. Li timas forgesi. — Nous désespérons de vous convaincre. Ni malesperas vin konvinki. — J’ai honte d’être loué par lui. Mi hontas esti laŭdata de li. — Elle ne tolère pas qu’on se moque d’elle (d’être moquée). Ŝi ne toleras esti mokata. — Nous devons nous efforcer d’atteindre ce résultat. Ni devas peni atingi tiun rezultaton.

Ce principe est posé pour supprimer la difficulté continuelle qu’entraînerait la recherche de la préposition convenable, telle langue employant celle-ci, telle autre celle-là, et une troisième en prenant une différente encore où n’en employant aucune en pareil cas. Le français lui-même est loin d’être fixe sous ce rapport, comme nous venons de le voir. D’ailleurs, il convient d’observer que la préposition serait tout à fait illogique, quand l’infinitif est sujet ou complément direct, ce qui arrive à chaque instant. L’emploi d’une préposition obligerait donc à distinguer exactement la fonction de l’infinitif, ce qui n’est pas toujours facile.

Par le fait, chacun supplée mentalement, suivant sa langue, la préposition voulue par l’idiome national et l’intelligence du texte n’en est aucunement entravée. Le latin et d’autres langues, y compris même la nôtre,