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largeur, cousus sur le fond et l’un avec l’autre par des lieures semblables aux précédentes. Ils remplissent les coutures de fil de coco sans mettre aucun enduit sur le calfatage. Une planche qui couvre l’avant de la pirogue, et qui a cinq ou six pieds de saillie, l’empêche de se plonger entièrement dans l’eau lorsque la mer est grosse. Pour rendre ces légères barques moins sujettes à chavirer, ils mettent un balancier sur un des côtés. Ce n’est autre chose qu’une pièce de bois assez longue, portée sur deux traverses de quatre à cinq pieds de long, dont l’autre bout est amarré sur la pirogue. Lorsqu’elle est à la voile, une planche s’étend en dehors de l’autre côté du balancier. Son usage est pour y amarrer un cordage qui soutient le mât, et rendre la pirogue moins volage, en plaçant au bout de la planche un homme ou un poids.


Pirogues de Taïti.

Leur industrie paraît davantage dans le moyen dont ils usent pour rendre ces bâtiments propres à les transporter aux îles voisines, avec lesquelles ils communiquent sans avoir dans cette navigation d’autres guides que les étoiles. Ils lient ensemble deux grandes pirogues côte à côte, à quatre pieds environ de distance, par le