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que vous avez à vous tordre ? Quand on rit devant la sauvagesse, elle devient enragée et mange les petites filles sous le ventre. »

Lili était malade de rire. Charlotte riait aussi, mais Teresa était la plus heureuse des trois ; évidemment, la scène précédente n’avait eu pour elle aucune espèce d’importance. Mauricette, animée par le succès, reprit son monologue de parade :

« La sauvagesse que vous avez sous les yeux, mesdemoiselles, porte son pucelage entre les pattes. Il ne se voit pas, tellement sa taille est cambrée par l’habitude qu’elle a de présenter le derrière. Mais pour un léger supplément de cinquante centimes par personne, elle va vous montrer le phénomène de près… Tout le monde a payé ?… Nous avons l’honneur de vous présenter le pucelage de la sauvagesse. Approchez. N’ayez pas peur ; il est très rouge, mais il n’est pas méchant. La jeune indigène s’adonne à la masturbation avec les raffinements féroces des jeunes filles cannibales ; elle se met de la moutarde au bout du doigt quand elle se branle, et alors… Oh ! madame, vous croyiez que son pucelage rougissait par pudeur ? Non, c’est l’onanisme qui le fait rougir. N’y touchez pas, mademoiselle ! vous allez la foutre en chaleur ! Regardez, mais ne touchez pas ! et maintenant écoutez, mesdames et monsieur, le programme de la séance.

« À la fin du spectacle, dépucelage solennel de Mauricette devant l’honorable assistance. La jeune sauvagesse se présentera en levrette… Cela vous choque, mademoiselle ? Les jeunes