Page:Louÿs - Trois filles de leur mère, 1979.djvu/180

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
178

que tu l’as vu ? Charlotte est une bonne fille. Lili est une putain ; c’est la seule putain de nous quatre. Et maman est un miché. Quand elle donne une séance avec une de nous devant un client, c’est maman qui bande, c’est maman qui jouit… Et je suis comme maman ! ajouta Ricette. Moi aussi, je suis un miché et quand j’ai reçu ton foutre dans la bouche…

— Oh ! alors… Et tu vas me donner une bague ?

— Oui ! une bague toute neuve : mon pucelage de devant. »

Par la promptitude et la souplesse de sa repartie, elle était remontée d’un bond au point d’où ma stupide plaisanterie avait failli la jeter à terre. Et, vite, elle reprit son récit avec le même accent de joie :

« Tu le sauras comment elle s’y est prise, maman, quand elle a vu que… enfin que j’aimais ça. Elle m’a dit : C’est simple comme tout, nous verrons jusqu’où tu peux avoir mal sans que ça t’empêche de jouir ».

— Simple comme tout ! répétai-je. Et c’est elle-même qui te faisait mal ?

— Naturellement, dit-elle en toute innocence. Et elle m’en a fait plus que les autres, tu penses bien.

— Comprends pas.

— Voyons ! Charlotte ne t’a pas dit que personne au monde ne fait minette ni ne branle une fille comme maman ? Alors, quand c’était maman, elle pouvait me martyriser et elle me faisait jouir quand même.

— Te martyriser ?