Page:Louÿs - Trois filles de leur mère, 1979.djvu/142

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
140

— Je te demande qui t’a appris.

— Une toute petite danseuse de rien du tout qui marchait pour dix francs, qui faisait la danse du ventre à Montmartre…

— Et la danse du cul ?

— Mieux que celle du ventre.

— Comment était-elle ? Brune ?

— Naturellement. Je n’aime pas les blondes.

— Et son trou du cul ?

— Mais pourquoi es-tu si curieuse ? »

Teresa souple et nue, sans effort, simplement, se mit sur moi : elle se tenait sur les coudes. Elle ne me touchait que du ventre et des seins.

« Quand tu ne m’encules pas, j’ai besoin que tu me racontes des histoires de filles enculées.

— Pourquoi ?

— Et puis ne me demande pas toujours pourquoi j’ai le feu au cul. C’est de ta faute, encore une fois ! »

Je faillis répondre que je n’avais rien fait pour cela ; mais je me retins et pris cette occasion d’arrêter l’interrogatoire.

« À ton tour, lui dis-je. Tu avais commencé tes souvenirs d’enfance et tu t’es arrêtée à l’âge de sept ans.

— C’est à propos de filles enculées que tu me dis ça ?

— Oui. »

Elle s’excitait et, comme il lui arrivait en pareil cas, son langage monta d’un ton.

« C’est vrai que j’ai toujours vu ça, une femme avec une queue dans le derrière.

« Mon dernier souvenir de ce temps-là, c’est