Page:Louÿs - Trois filles de leur mère, 1979.djvu/130

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
128

Elle croisa les mains derrière la nuque pour bien montrer qu’elle ne m’attaquait pas et aussi pour dresser les seins, pour déployer les aisselles noires.

Puis, les yeux mi-clos et d’une voix qui s’échauffait, elle eut une trouvaille, elle se dédaigna elle-même :

« Mes tétons ne bandent pas si bien, fit-elle.

— Tu ne sais pas ce que tu dis ! c’est ce que tu as de mieux. »

Devinant que je contredirais ses premières paroles, elle n’avait pas eu pour cela plus de peine à se faire flatter ; et elle insista, connaissant assez l’attrait de ses seins pour le mettre en cause :

« C’est ce qui te dégoûte le moins ? fit-elle en souriant. Drôle de forme pourtant ! regarde comme ils sont longs et larges. Ni en pomme, ni en poire, hein ? ce sont mes tétons. Et quels bouts ! Vois-tu que je me teigne un jour en blonde avec ces cocardes noires ? ces petits bonbons de réglisse ? ces bout de pines de négrillons ?… Ha ! ha ! ha !… sais-tu pourquoi mes tétons ne ressemblent à ceux de personne ? Ils sont mouchés parce que j’ai eu trois gosses ; mais ils sont pleins et ils se tiennent parce qu’au lieu de nourrir mes filles au sein, je les ai allaitées par le cul…

— Putain que tu es ! Ne me rap…

— Oui, ce sont des tétons de putain, dit-elle en m’interrompant avec volubilité. Et, devant ces tétons de putain, tu as envie de débander depuis un quart d’heure et tu ne peux pas ! Tu n’as pas encore baisé entre ces tétons de putain ;