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petits pieds tombaient droit, n’ayant ni selle ni étriers.

D’une seule main, chacune d’elles tenait les brides de moire, et, de l’autre, portait la hampe de bambou d’une bannière légère qui, tendue entre elles deux, élevait sur le ciel ces mots de soie et d’argent :


vive notre bon roi pausole !


Plus loin, deux autres jeunes filles élevaient une seconde bannière sur laquelle on pouvait lire :


tryphême est heureuse.


Un troisième couple suivait avec cette dernière inscription :


tryphême est reconnaissante.


Au delà, de longues files de femmes qui portaient sur leur tête des corbeilles de fleurs, encadraient d’abord la musique, puis les autorités de la ville, hommes à barbe ou vieillards rasés, tous vêtus de coutil blanc.

Derrière, marchait une foule énorme.

— Oh ! que c’est joli ! que c’est joli ! dit Philis, la main au menton. C’est pour nous, tout cela ?