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rons ce veston bleu et cette robe verte. De là une fausse piste, une précieuse fausse piste.

Giglio enleva le drap qui recouvrait le divan large, il y empaqueta les vêtements, sortit sur le balcon, et d’un poing vigoureux envoya tout le ballot par-dessus le mur de la cour voisine.

Puis il se laissa descendre le long d’un pilier dans le jardin, se glissa dans l’ombre jusqu’à la haie du fond, chercha une issue, n’en trouva pas, en fit une et fut dehors.


Assurément, Thierrette l’attendait déjà dans le petit bois d’oliviers, le même bois où Mirabelle avait conduit la blanche Aline quelques jours auparavant.

Giguelillot, assez distrait par le souvenir récent de ses deux protégées, ne se sentait aucun désir de retrouver la pauvre Thierrette, mais il se serait repenti de l’obliger à une attente vaine pendant les longues heures de la nuit, comme aussi de la priver des satisfactions dont elle manifestait si chaudement l’appétence.

Il méditait sur cette question, lorsqu’il se trouva revenu à la porte de la métairie. Et là, découvrant sous le porche les quarante gardes toujours debout :