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sa forme, son essence ailée. C’est pourquoi il se nommait Dzeus.

Lêda le fut considérer, qui volait en marchant un peu. De loin, il tournait autour de la nymphe, et la regardait de côté. Quand il fut tout auprès, il s’approcha encore et, se haussant sur ses larges pattes rouges, étendit le plus haut qu’il put la grâce onduleuse de son col, devant les jeunes cuisses bleuâtres et jusqu’au doux pli sur la hanche.

Les mains étonnées de Lêda prirent avec soin la petite tête et l’enveloppèrent de caresses. L’oiseau frémissait de toutes ses plumes. Dans son aile profonde et moelleuse, il serrait les jambes nues et les faisait plier. Lêda se laissa tomber à terre.

Et elle se mit les deux mains sur les yeux. Et elle n’avait ni frayeur ni honte, mais une inexplicable joie, et