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la mort, allez-vous-en de la nuit… »

Danaë parla, d’une voix lente :

« L’huile s’est répandue sur mes mains. Elle est tombée sur mon pied nu. Je tremble. Vois-tu, nourrice ? Tiens ma lampe, je ne peux plus la porter. Oh ! je suis toute couverte de parfum. J’aurais dû tout verser dans mes mains. Mais nous avons besoin de la lampe. Elaire-moi, nourrice ».

La nourrice pleura :

« Elle est entrée, c’était son destin qu’elle entre. C’était son destin qu’elle fût malheureuse. Ayez pitié de nous, divinités bienveillantes ! »

Et Danaë répondit :

« Je sais bien à peu près ce qu’il y a derrière cette porte. Le malheur, c’est toujours la même chose. C’est un bonheur ancien qui ne veut pas recommencer… »