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leurs yeux, par la faim, par le froid, ou les grands mouvements de la mer.

Bien qu’il n’y eût ni mât ni voiles, le vent poussait rapidement le canot creux et léger. Une mouette aux ailes courbes le suivit quelque temps d’un vol irrégulier, puis à tire d’ailes retourna vers la terre.

Danaë se sentit alors tout à fait seule, et, les mains sur les yeux, elle fondit en larmes.

Mais elle ne pleurait jamais bien longtemps, car elle avait une âme simple où la douleur encore n’était pas entrée. La petite voix de son enfant la fit retourner déjà souriante. Elle prit le bébé dans ses mains, se coucha sur le dos dans un tapis de laine qui cachait le fond de la barque, et se mit à jouer.

Elle prenait l’enfant comme une poupée de cire, elle s’amusait de ses