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VIII

PETITE BLANCHISSEUSE

« Bonjour, m’sieur, v’là vot’ linge.

— Commence donc par trousser ta chemise avant de compter les miennes.

— Oh ! vous êtes toujours pressé ! Vous ne débandez donc jamais ? Je vous trouve toujours la queue en l’air. Regardez-moi ça comme elle est raide.

— Et toi, toujours le cul mouillé, il me semble ?

— Pardi, quand je monte ici, je sais ce que je vais faire, ça me fait venir l’eau à la moniche.

— Qu’est-ce que je vois ? un petit duvet ? Tu auras bientôt des poils, ma gamine.

— Oui, mais ça fait rien, je suis toujours honnête, ne me foutez pas la pine devant, vous savez, j’ai confiance en vous.

— Bon, bon, petite enculée, on fera comme d’habitude.

— Y a que vous qui me le faites, d’abord ; les autres clients, je les pompe et c’est tout. Avec un homme que je connais pas j’aurais trop peur, vous pensez. Quand on vous pousse la bite au cul, le pucelage il n’est pas loin.

— Comme si on pouvait te dépuceler ! Pendant tout le temps que je t’encule, tu t’empoignes les babines du con…

— C’est crainte que ça glisse, monsieur. »