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VI

UN GOÛT DE FAMILLE

« Comment ? Toi aussi, petite sœur ?

— Tiens ! Pourquoi donc pas ? Tu te le permets bien.

— Ah ! moi !… d’abord j’ai trente ans, tu n’en as que dix-neuf… De ta part, ça me semble si drôle.

— Je suis mariée comme toi, j’ai deux trous comme…

— Mais oui, c’est entendu… Tu m’amuses, ma gosse, raconte un peu, comment t’y prends-tu ?

— Moque-toi de moi, je m’y prends très bien.

— À quatre pattes, et lui derrière ?

— Les premières fois, oui ; c’était plus commode. Mais maintenant tout se fait à la paresseuse, et par-devant, pour que nous nous embrassions sans nous retourner.

— Explique…

— Je m’étends sur le dos, les cuisses repliées sur moi, le petit trou en évidence. Il me le vaseline avec un doigt et puis il y met sa queue. Est-ce clair ?

— Grande sale !

— Ensuite nous nous laissons retomber sur le côté, il prend ma jambe droite sur son bras gauche et alors tout se passe comme dans votre derrière, madame ma sœur. »