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V

SOUS LE PONT

« Ssst ! chéri… Viens-tu t’amuser ?… Arrête un moment, tu me le feras par l’aut’ côté si t’aimes ça.

— Marche devant, je te suis.

Mettons-nous là, tiens, y a pas de flics. Merci, t’es bien gentil, mon chien. Prends ton temps, va, ne me fais pas mal, attends que je sois prête.

— Je ne trouve pas…

— Mais oui, tu te trompes, gros bêta, tu vas dans mon chat… Tâte plus haut, avec ton doigt… Là, le voilà, mon trou de cul… Je l’ai mouillé, tu sens ?… Va doucement… Ah ! p’tit salaud, tu y es, la tête a passé… L’sens-tu qu’tu y es ? Mets tes doigts dans mon chat… Quand je m’fais enculer, c’est pas du chiqué, tu vois… L’aimes-tu bien, mon trou du cul ? Il est pas bien serré, mais on y a chaud, pas vrai ? T’y bandes rudement dur, toujours.

— Tends bien le cul, nom de Dieu, je décharge.

— Jouis, petit cochon, jouis bien… Là !… Attends que je chie ton foutre par terre… Après j’t’essuierai ta queue dans ma ch’mise. T’as d’la merde plein. L’vois-tu, polisson, qu’tu m’as enculée ? »