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IV

CARNET DE BAL

« Mademoiselle, daignerez-vous m’accorder votre prochain tour de cul ?

— Monsieur, tout de suite si vous voulez, il n’est pas retenu.

— Vous aimez l’enculade, mademoiselle ?

— Beaucoup, monsieur. C’est la danse la plus agréable, ne trouvez-vous pas ?

— Certes, quand on peut baiser des fesses comme les vôtres !

— Vous les trouvez jolies ? Et mon trou du cul ? Vous savez, je n’y mets pas de noir, c’est sa couleur naturelle. Un coup de langue, je vous prie.

— Oh ! mais vous êtes une artiste ! Cette position est sculpturale.

— Vous êtes trop bon… Nous commençons ?

— Voici… Je ne vous fais pas de mal.

— Au contraire… je suis déjà trempée.

— Si j’osais, je prendrais la liberté de vous masturber légèrement.

— Merci, je le fais toujours moi-même. Ah ! vous jouissez, cher ami. Et moi, m’y voici. Vous êtes un enculeur exquis, je ne vous le cache pas… À bientôt. »

18 juillet 1897.