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III

BONNE D’HÔTEL

« C’est tout ce que Monsieur a besoin ?

— Non…

— Ah ! je savais bien…

— Qu’est-ce que vous saviez ?

— Je pensais… voilà Monsieur qui vient de faire dix-huit heures de chemin de fer tout seul, il va pas s’endormir comme ça tout sec…

— C’est tout mouillé ce que je tiens là, cochonne. Qu’est-ce qui t’excite comme ça ?

— Vous ! tiens donc !

— Tu as envie ?

— Oui.

— Mais tu l’as fait aujourd’hui ?

— Non, ni hier… Ôtez donc vot’ doigt, mettez-moi aut’ chose… Oh ! comment qu’ vous voulez le faire ? Debout ? On s’rait mieux sur le lit.

— Reste au bord, j’te la mettrai en levrette.

— Vous trompez pas ! Attendez que je l’entre… Là… c’est là… Ouïe ! j’ai un poil qui m’coupe !… Maintenant, c’est mouillé naturel, ça rentre bien… Ah ! Bon Dieu ! v’là qu’on m’sonne ! N’vous r’tenez pas, dites, dépêchez-vous d’jouir, faut qu’jaille voir qui c’est. »