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VIII

EN VACANCES

« Telle que je te connais, Charlotte, depuis huit jours que tu es ici, tu dois avoir sucé tout le monde.

— Tu penses.

— Mais j’arrive, donne-moi des renseignements.

— Complets. Tant que tu voudras. Pose tes questions.

— Fernand ?

— Ordinaire. Une pine comme toutes les pines. Un jus fade. On a pompé cinquante garçons comme ça. Rien d’excitant.

— Marcel ?

— Pas mauvais. Une pine douce, agréable à téter.

— Richard ?

— Oui, fais attention à ton corsage. Il décharge comme un cheval, on n’a pas le temps d’avaler. Moi je n’étais pas prévenue, j’ai bavé comme un bébé.

— Antoine ?

— Oh ! celui-là, ma bonne, si tu voyais sa queue ! Je n’ai jamais rien peloté d’aussi gros. Il n’a pu entrer que la tête et j’en avais plein la bouche. Et puis il jouit bien, lui aussi.

— Michel ?

— Tu sais qu’il encule Suzanne ? Ça ne te fais rien.

— Oh ! alors… Écoute… Quand j’aurai fait minette à Suzy, soit, mais jusque-là, tu comprends, j’aime mieux ne pas avoir ses restes. »