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VII

FATUITÉ

« Va donc ! Moi qui suis pucelle, j’en ai fait plus que toi ! Tu sais pas ce que c’est que d’avoir du vice.

— Je ne sais pas ce que c’est ? Ben mince ! Je me fais baiser et enculer, je pompe la queue aux garçons, je bouffe le cul des filles, je me branle avec des plumes de paon. Qu’est-ce que t’as fait de plus ? Dis-le voir.

— Non ! Tu ferais la dégoûtée.

— Penses-tu ! Dégoûtée ! c’est bon pour une pucelle comme toi. Allons raconte.

— C’était dimanche. On était couchées, moi et ma gousse, et puis on avait pris son frère pour nous enculer pendant qu’on se boufferait.

— Ça, on me l’a fait. Crois pas que tu l’as inventé !

— Attends voir. Il m’a enculée d’abord, pis sa sœur après, et pis encore moi, et pis encore sa sœur. Seulement, le quatrième coup il feuilletait dans le cul depuis dix minutes, il arrivait pas à jouir. Alors il m’a dit : “Chiche que t’es dégoûtée de ta gousse !” J’ai fait : “Chiche que non.” Alors il me fait : “Chiche que si je me décule, tu ne me pompes pas la queue sans que je me lave !” J’ai fait : “Chiche que si !” Il a sorti sa queue, si t’avais vu ça, y avait tellement de caca autour, qu’on aurait dit un étron.

— Et tu as sucé ?

— La merde avec le foutre. Va donc, t’en as jamais fait autant. »