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VI

QUAND LES PARENTS SONT EN VOYAGE

« Mam’zelle Madeleine, voulez-vous pas enculer votre petit frère avec mon godemiché !

— Léontine, fous-nous la paix.

— Non, je ne vous la foutrai pas ! Vous êtes trop dégoûtante à la fin. Quoi que dirait Madame, si elle voyait ça !

— Maman ? Elle est à Colombo, en train de se faire baiser par des Cinghalais, probable ! Elle pense guère à nous.

— Quel malheur que j’ai eu de vous donner c’t’outil-là, bon Dieu ! Si j’avais pu penser que vous étiez plus putain que moi ! À quinze ans, faut-il que vous ayez du vice ! Je vous avais prêté ça pour faire joujou ! V’là que vous avez dépucelé vos deux sœurs et pis que vous enculez vot’ frère !

— Tiens ! il m’a assez enculée toute la nuit dernière, le petit saligaud ! C’est mon tour de le lui rendre !

— Comment ! V’là c’que vous faites quand vous couchez ensemble ! Dieu de Dieu ! Quelle idée que j’ai eue ! Moi je ne suis que la fille d’un maçon, mais quand je me couchais avec mon frère, je faisais rien que d’y branler la pine.

— Je la lui branle aussi, par-dessous, et regarde comme il bande, le cochon ! Ferme ça, Léontine, et vide le bidet. Y a tant de foutre dans l’eau qu’on ne peut plus se laver le cul.

— Quel bordel ! Quel bordel que c’te maison ! »