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IV

SCÈNE DE JALOUSIE

« Mais puisque c’est convenu qu’il me le fera toujours par-derrière ! Écoute, mon amour, faut être raisonnable. Tu ne voulais pas que je lui donne mon chat…

— Naturellement ! Je veux pas qu’il aille fourrer sa queue dans l’endroit où je mets ma bouche.

— Tu ne veux pas non plus que je lui donne ma bouche.

— Non, mais quoi ? Sale petite putain, crois-tu que je voudrais encore frotter mon cul sur tes lèvres si elles étaient empestées par cette dégoûtation de foutre d’homme qui sent la peau de bouc et le chat en chaleur ! Sucer ton entrepreneur ! Il ne manquerait plus que ça ! Ne me le répète pas, salope ! je te fous une paire de gifles !

— Il faut pourtant bien que je lui donne quéque chose à ce garçon, pour deux cents louis qu’il me promet pour moi.

— Tu veux te faire enculer ? Fais-toi enculer ! Ça te va ! Mais je te garantis une chose, c’est que je t’enculerai d’abord et pas plus tard que tout de suite, avec mon godemiché neuf.

— Oh ! tu vas me faire mal avec ça !

— Oui, tu ne t’occupes pas de savoir si il te fera mal avec sa pine. Ouvre tes fesses, saloperie, je te les dépucellerai plutôt six fois qu’une, et même dans ta merde il n’aura que mes restes ! »