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I

RÊVERIE DU MATIN

« Qui est là ? qui est là ?

— C’est moi, Simone.

— Alors entre.

— Comment tu es encore couchée ? Mais qu’est-ce que tu as ? Comme tu es rouge ! Que se passe-t-il ?

— Je ne sais pas si je devrais te le dire…

— Oh ! dis-le moi, chérie, dis vite.

— Lève mes draps, tu verras toi-même.

— Lever tes… Ah ! mon Dieu ! elle a un godemiché dans le ventre… Eh bien ! si je m’attendais à ça je veux bien être pendue… Voyez-vous la petite sainte nitouche ! On la trouve couchée toute seule, toute sage dans un lit bien fait et elle a une grosse pine entre les cuisses… Fi ! la laide ! Fi ! la vilaine !… tu me la prêteras, ta pine, quand tu auras fini, veux-tu ?

— Ah ! ah !

— Je suis toute mouillée… dépêche-toi, ma loute.

— Finissez-moi vous-même, ma chère, puisque vous êtes si pressée.

— Et après ? je l’aurai !

— Bien sûr ! »