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VI

IL FAUT BIEN BRANLER LES JEUNES FILLES

« Je suis tranquille dans ma nouvelle place parce que je n’ai qu’une gosse à branler.

— Tu peux le dire que t’as de la veine. Moi, chez mes maîtres, j’en ai trois, des filles, qu’il faut leur faire ça du matin au soir, et je crois que plus ça pousse plus elles ont le cul chaud. À la fin de la journée j’en ai mal au doigt.

— La mienne a douze ans. Crois-tu qu’elle savait pas le faire, que c’est moi qui y a montré le truc ?

— Pas possible ?

— Mais oui. Maintenant, elle en veut sans cesse, mais comme elle est toute seule, ça me fatigue pas. Pis je me fais payer.

— Comment ?

— J’y apprends à me bouffer le cul, et quand c’est fait, je la branle pour la récompenser.

— T’es maligne, toi. Donnant, donnant.

— Pas tant que ça. Pour deux fois par jour qu’elle me bouffe, je la branle bien six coups si ce n’est plus. Ça m’excite de l’esquinter. Je la réveille deux fois la nuit. Et elle devient maigre, si tu voyais ça !

— Fais-la donc crever, t’auras moins d’ouvrage ! »