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V

LA PREMIÈRE BANANE

« Attends seulement que je chauffe la banane dans mon cul, pour qu’elle ne te fasse pas froid.

— Oh ! mais dis donc, tu te baises avec !

— Vas-tu pas être jalouse, petite couillonne ! Dirait-on pas qu’elle te fait des queues avec moi, ta banane ? Je me refroidis mon moule à pine pour te fourrer l’andouille toute chaude, et tu m’engueules ? Asticot ! Dis un mot de plus et je me finis !

— Non ! mets-la-moi ! mets-la-moi vite !

— Et où çà que je la mettrais ? Tâche de prendre la pose mieux que ça, espèce de pucelle à dix-neuf sous, t’as donc jamais fait suer un mec sur ta boudine, que tu sais pas seulement te débrider la moniche ?

— Comment qu’il faut faire ? Je baise comme ça.

— Lève tes guibolles, empotée ! Tes genoux sous les bras ! Ton cul large ouvert ! Là, maintenant, vois-tu comme ça rentre !

— Oh ! c’est-y possible ! On dirait une queue !

— Tu parles ! et raide, encore ! et qu’elle ne débandera pas ! Veux-tu que je te tire deux coups !

— Ah !… ha… ha… je jouis… ha !… oui, tire deux coups ha ! que c’est bon… là… là… que c’est dur… »