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IX

« Le v’là parti ! Est-il con, ce puceau-là ! Il a un béguin pour moi, il ne peut pas seulement me relever les jupes, voir si j’ai des poils sur le cul ! Oh ! là ! là ! si ça ne fait pas chier de voir des blancs de bidet pareils, des andouilles qu’ont peur des filles.

— Et le plus pire ! c’est qu’il bandait.

— Je l’ai vu qu’il bandait, le cochon ! ça m’a fait mouiller comme une vache. Passe-moi la main là, tâte si j’ai un poil de sec.

— Ah ! mince ! on dirait une éponge.

— Mais ça ne passera pas comme ça. Moi, faut que je me finisse. Passe-moi la bougie… Pas celle-là, eh ! pochetée. Celle qu’est dans le tiroir ! que j’ai fait fondre le bout pour pas m’écorcher.

— Tu te le fais donc souvent ?

— Sois tranquille, quand je serai putain, je ne me le ferai plus ! J’aurai deux douzaines de pines tous les soirs dans les deux tuyaux du cul ; mais pour le moment, j’ai qu’une bite en cire. Aboule-moi-la, que je me la plante ! quand on se pine soi-même on est bien servie. Regarde-moi faire, tiens, je vais déjà jouir ! Tiens à peine si je l’ai, je dé… je décharge, ha ! nom de Dieu ! ha ! ha ! »