Page:Louÿs - Douze douzains de dialogues ou Petites scènes amoureuses, 1995.djvu/23

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
21

V

ÉTUDIANTES EN MÉDECINE

« Par quel moyen stimulez-vous votre sens génital lorsque vous êtes seule, chère amie ?

— Par le moyen de toutes les jeunes filles : je suis onaniste jusqu’au bout des ongles, voyez-vous, et la masturbation clitoridienne est mon plaisir favori.

— C’est aussi le mien ; mais je voudrais savoir comment vous facilitez le glissement du médius sur le clitoris. Avez-vous une recette qui vous soit particulière ?

— Aucune. Mon clitoris entre en érection à la moindre pensée voluptueuse et en même temps mes glandes bulbo-vaginales salivent abondamment. J’humecte mon doigt dans leur sécrétion légèrement visqueuse et cela me suffit.

— Eh bien, laissez-moi vous donner une ordonnance dont vous me remercierez demain. Mélangez : vaseline, 30 g ; farine de moutarde 5 g ; poivre de Cayenne 2 g ; acide borique 3 g. Plongez l’extrémité du médius dans ce mélange et faites une onction régulière sur le clitoris et les petites lèvres avant de commencer à vous masturber.

— La révulsion n’est pas trop douloureuse ?

— Non. Non. Les doses sont faibles. J’en use tous les jours pour moi-même et j’obtiens des spasmes d’une intensité admirable avec les plus violentes éjaculations, ma chère. »