Page:Louÿs - Douze douzains de dialogues ou Petites scènes amoureuses, 1995.djvu/20

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
18

II

SANS PINES

« Tu as bien fermé la porte ?

— Oui.

— Mettons-nous bien au jour.

— Pourquoi ça ?

— Tiens, pour nous voir le con !

— Moi j’y suis, je commence déjà.

— Jouis pas avant moi.

— Sois tranquille, je me ferai durer.

— À qui est-ce que tu penses, pour décharger ?

— Je pense à des pines.

— Si on en avait une ; hein.

— Tu en as déjà vu ?

— J’ai vu celle du cocher, un jour qu’il pissait dans la remise.

— C’est à elle que tu penses ?

— Sûr.

— Oh ! je mouille déjà.

— Grande sale… Oh ! moi aussi.

— Tu jouis ? dis ? Tu jouis ? moi, j’en crierais.

— Ah, ça me secoue jusque dans le dos !

— Donne-moi la serviette, mon con déborde. »

15 avril.