Page:Louÿs - Douze douzains de dialogues ou Petites scènes amoureuses, 1995.djvu/136

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
134

VI

PLUS DE ZÈLE QUE DE CAPACITÉS

« Tu te trousses bien vite. Y’a longtemps que tu fais le métier, petite cochonne ?

— Y a que deux mois, m’sieu, mais je sais bien.

— Quel âge as-tu ?

— Dix ans et demi.

— La femme qui fait le guet, là-bas, c’est ta mère ?

— Non, m’sieu, c’est une qui loge sur le palier.

— Tu es dépucelée ? oui, je sens ça.

— Oh ! oui, m’sieu, baissez-vous que je vous y mette la queue !

— Malheur ! quand j’y mets seulement le doigt, je suis au fond tout de suite. Comment veux-tu que j’y mette la queue ?

— Eh ben, le petit bout ; c’est assez pour jouir.

— Laisse-moi te la mettre dans le cul, ça rentrera plus loin.

— Oh ! et vous allez me faire saigner et papa me foutra des coups.

— Va donc ! tourne-toi, écarte les fesses, j’irai doucement, n’aie pas peur.

— Alors attendez que je vous la mouille.

— C’est bon. Assez mollardé comme ça. Donne ton cul.

— Doucement au moins, pas vite, dites, m’sieu, pas vite… Ouille ! là !

— Veux-tu pas crier ! tu vas faire venir les agents.

— Je crie pas, m’sieu, mais j’ai mal… Déchargez donc ! oh ! là !