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IV

DANS LES TERRAINS VAGUES

« Et à moi, pourquoi tu me le fais jamais, dis, Julot, comme aux autres gamines ?

— Quoi ?

— Zizi-panpan dans le trou du cul.

— Ça me dit rien avec toi.

— À cause ? Il est girond, mon p’tit foiron. Pige comme il fait l’abricot, comme il est bien fendu, bien retroussé, bien ferme. Il n’y manque que ta queue.

— Ferme ça, pisseuse ! t’es dégueulasse ; t’as la ruelle pleine de marmelade, eh ! mal torchée !

— C’est rien, quoi, c’est du sec, j’ai pas chié d’aujourd’hui. Tiens, ça s’en va, rien qu’avec mon ongue. Vois-tu le troufignon maintenant ? J’ai décollé c’qui y avait d’ssus. L’est pas encore assez prope ? Attends j’pisse dans ma liquette et j’me débarbouille l’entre-deux avec. Reluque, mon Julot, comme le v’là rose et beau.

— Ça me dit toujours rien… T’as les cheveux coupés, Titine. Derrière toi, j’croirais que j’encule un garçon. Ça m’la coupe.

— Ben merde, c’est toi qui m’la coupe ! Un garçon ! Zieute-moi donc la moniche, tiens donc, zieute-la-moi là ! T’as vu des gamins avec deux trous, eh ! fourneau ! Si tu sais pas c’que c’est qu’un con, probabe que tu t’as pas r’gardé ! »